Une belle histoire s'est inventée un dimanche d'automne alors que le temps était destiné à la cueillette des noix tombées. Joel et Claire ont poussé une belle idée qui devait être concrétisée. Faire renaitre un cheval d'arçon probablement oublié dans un gymnase.
Avec l'accord du conseil d'administration et du professeur de gymnastique, le cheval d'arçon pouvait être utilisé comme un autre objet en rendant hommage à tout le travail et l'investissement de mon papa. C'est donc vers le collège où j'ai passé toute ma scolarité de collégienne, mais aussi débutante puis monitrice de tennis que Claire et moi avons retrouvé. Moment nostalgique obligé. A peine rentrée dans cet endroit magique, des tonnes de clichés se sont présentés à moi : les plus loin, descendre des marches et des escaliers immenses pour regarder des parties de volley-ball où toute petite je restais assise sur le banc observant tous les enseignants jouer. Je retrouve les odeurs du parquet ciré, les lignes de chaque sport collectif dessinées. En un clin d'oeil je revis les moments sportifs sur les tapis de sol, cette couleur verte au mur si familière. J'entends les rebonds des ballons de basket, de hand, de volley si éloignés dans le temps (plus de vingt ans) et pourtant si présents dans mon esprit. Je me revois en train de marquer un panier, en train de mettre le filet de mini-tennis. Je me vois en baver à essayer sur les barres fixes collées au mur quelques montées de jambe ratées. Seule Madeleine à l'époque savait si bien les relever.J'entends les cordes à grimper se coincer dans les trous pour être montées les pieds bien serrés et la corde entrelacée. J'entends les coups de sifflets, je visualise les scores notés à la craie sur le tableau posé sur le bureau. Les bijoux quittés pour ne pas blesser.
Je retrouve tout le matériel collecté grâce à une coopérative bien rodée. Des javelots, des poids, des cerceaux, des haies, des barres parallèles, des vestiaires et des armoires toujours là.
Les barres parallèles et les figures qu'on inventait.
Les haies sautées sur un soixante mètre en moins d'une minute. Je ne sais plus si c'était ce temps que je faisais. J'ai oublié cette notion du temps. Je dois me tromper.
Mon sac de mini-tennis rudement mérité pour accompagner les enfants à la découverte de mon sport de prédilection le tennis.
Le plint sur lequel un oeil au beurre noir avait marqué mon visage.
Les lignes de volley, de basket.
Le soleil reflète toutes ses belles parties.
Le carrelage inchangé dans les vestiaires où l'on se changeait avant de se dépenser.
Et puis voilà l'objet convoité qui sera transformé en un banc le long d'une montée d'escalier.