Il était une fois LA GALIPOTE, un journal indépendant qui vit le jour en Mai 1979.
Vendredi 10 Octobre 2014, une soirée de soutien était organisée à Vertaizon pour expliquer comment cette maison d'édition indépendante devait continuer d'exister.
Nous avons avec PapiChou et Juliette pu visiter cette maison et comprendre de quoi il en retourne vraiment.
Ces journaux commencent toujours par faire l'objet d’enquêtes et d'investigation. Les crayons taillés jusqu'au bout rédigent, corrigent, accentuent, rayent, complètent les travaux des écrivains et journalistes.
Chaque article avant de paraître fait l'objet d'un tas de papiers, de photocopies, de manuscrits, de croquis, de dessins qui le composeront.
une fois l'article rédigé, la mise en page est réalisée. Sur un ordi cette fois ci.
Les manuscrits, les archives s’entassent pour laisser une trace du passé et de l'investigation réalisée.
Une fois les quatre pages du livre ou la double page du journal rédigées, le calque part se faire photographier dans le vide pour se décalquer sur une feuille en aluminium toute légère. Pas légère de sens vous l'aurez deviné.
Le fondateur; l'homme de cœur, le poumon de cette institution c'est Marc, un grand homme passionnant. Ses sourcils tous legers laissent penser à un penseur. Un penseur sans tête, oh la non !!! Un penseur entêté.
Une fois la feuille d'aluminium imprimée, elle passe dans la machine que seul l'imprimeur sait guider, faire fonctionner, les rouleaux, s'emballent, tournent, virevoltent et les feuilles se laissent alors ventouser pour se parer des articles colorés.
Mais attention, une seule couleur par passage, alors l'imprimeur se doit avant de changer de couleur, nettoyer, laver, briquer la machine pour la recharger d'un rouge, d'un vert ou d'un noir qui rendra à la couverture une UNE en couleur.
L'imprimeur est un grand cuisinier. Dans sa grange et près de sa machine d'encre (pas de chine) il élabore dans sa cocotte un plat typique qu'on reconnait par l'odeur qui s'évapore du "schut schut" de la soupape. Un chou vert et ses saucisses pour déjeuner.
Pour autant, nous avons à faire à des passionnés, des personnes engagées. Marion en est une. C'est ma copine, vous l'aurez deviné, je suis fan de sa volonté, de sa joie de partager.
Sa collègue comme elle aime m'en parler, coupe les feuilles puis se charge de les classer.
Une immense dextérité dans ses doigts, ses poignets et son pied pour actionner la machine à trier.
Une fois toutes les feuilles collectées, elles doivent être alignées. Tout est dans l'oreille de cette employée. Elle reconnait au bruit si les feuilles seront bien alignées. Un travail juste parfait.
L'heure de la colle est alors arrivée. Des gazes sont installées sur la tranche arrière de l'oeuvre. (des gazes de la pharmacie d'à coté). De la colle est badigeonnée, pour coller, puis recoller et permettre de tenir l'ouvrage littéraire qu'il faut acheter et lire pour que cette association et ces employés puissent continuer.
La gaze devra être rayée pour qu'aucune feuille ne s'échappe du bouquin.
En hiver, le séchage est plus compliqué qu'en été. Deux voir trois pressées peuvent être réalisées.
La couverture du livre pourra alors être pliée et collée et le livre sera achevé.
Tous ces livres peuvent être désormais distribués aux quatre coins de l'Auvergne en passant par la Loire, parfois même la Lozère, et d'autres départements limitrophes.
Plus de 600 points de vente, choyés, dans lesquels, il faut sourire, raconter, proposer, négocier, discuter, ... C'est ainsi que les livres et ce journal sont fabriqués et nous demandent à être achetés.
Pensez à sentir l'encre de l'imprimeur, à toucher les pages alignées, à lire les mots choisis avec pensée, à reconnaître la mise en page soignée, à sourire des dessins orchestrés sur cette GALIPOTE qui a le mérite d'exister et d'être encore livrée dans un point de vente retranché.